Pourquoi un rendement négatif sur les obligations? Essayons de comprendre.
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Pourquoi un rendement négatif sur les obligations? Essayons de comprendre.

Investissement et retraite | 27 avr. 2020 | Robert Lachance

Robert Lachance, Vice-président ventes - Investissements et Retraite

Suite à la débandade des marchés boursiers en mars, plusieurs investisseurs se sont crus à l’abri de cette tempête avec leur portefeuille d’obligations. Malheureusement, ce défenseur n’a pas offert la protection escomptée en affichant même dans certains cas, un rendement négatif.

L’an dernier en janvier, dans un de nos blogues, j’écrivais le petit commentaire suivant concernant les revenus fixes:

« Dans un tel contexte, mon premier réflexe serait de m’assurer que ma partie « revenue » de mon portefeuille soit investie dans des titres de qualité avec une pondération gouvernementale plus importante. Le risque de détenir des titres de moins bonne qualité n’est plus compensé par la prime de risque que l’on peut recevoir. »

Était-ce prémonitoire? «Pas pantoute », la crise n’est pas venue du côté que l’on pensait à l’époque, mais malgré tout, la résultante est la même.

Revenons à au début mars pour comprendre le pourquoi de cette situation.

Au cours des dernières années, les taux d’intérêt étant très bas, beaucoup d’investisseurs, petits et gros, ont misé beaucoup sur les obligations corporatives dans leur recherche de rendement. Ainsi, plusieurs de nos portefeuilles contenaient des pourcentages élevés d’obligations corporatives, dans certains cas de bonnes qualités («investment grade»), dans d’autres de moins bonne qualité (BB et moins).

Lorsque les marchés boursiers ont commencé leur descente à la fin février, plusieurs investisseurs ont reçu un appel de leur banquier qui rappelait leur marge de crédit. Comme les actions baissaient et que les investisseurs n’avaient pas le choix de répondre à l’appel de marge, ils ont vendu massivement leurs obligations. Les prix se sont effondrés et conséquemment les rendements ont augmentés. La FED a d’ailleurs dû intervenir massivement à la mi-mars en injectant plusieurs centaines de milliards pour assurer la liquidité des titres corporatifs. Prenons un exemple, toujours aux États-Unis, le plus gros marché et le plus liquide, les obligations corporatives BBB, a fini l’année 2019 avec un écart de rendement par rapport aux obligations gouvernementales de 68 points de base(pbs). Le 6 avril, l’écart était de 427 pbs, soit un saut de 359 pbs. Donc, même si les taux d’intérêt sur les obligations gouvernementales de même échéance passaient, de 1,57 % à 0,40 %, le résultat net est que le taux sur les obligations corporatives a augmenté de plus de 3 %. Même situation pour les obligations à haut rendement où les écarts ont explosés jusqu’à 11 %. Or, comme vous le savez, lorsque les taux montent, la valeur marchande de l’obligation baisse. Un calcul rapide nous montre que la baisse de prix pouvait atteindre dans certains cas 10 % et même plus selon la qualité de l’obligation. Malheureusement, même si la valeur marchande des obligations gouvernementales augmentait, la hausse ne fut pas suffisante pour compenser la perte du côté des corporations.

Y a-t-il une bonne nouvelle dans tout ça? Oui, car les écarts de rendement ont recommencé à baisser. En matière de stratégie de placement, les obligations de qualité (A) peuvent représenter un bon choix dans votre portefeuille, d’autant plus que la FED (banque centrale des États-Unis) a annoncé un budget de plus 2 000 $ milliards pour soutenir les entreprises viables… Et elle n’a pas encore utilisé toutes ses munitions.

Donc, en conclusion, rappelez-vous, la qualité à bien meilleur goût.

Bonnes ventes!

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