Une leçon d’histoire, version boursière!
Retour aux articles

Une leçon d’histoire, version boursière!

Investissement et retraite | 19 avr. 2020 | Robert Lachance

Robert Lachance, Vice-président ventes - Investissements et Retraite

Nous prenons part sans contredit une période historique à plusieurs égards. Premièrement, nous vivons notre première pandémie en plus de 100 ans. Il y a eu bien sûr d’autres périodes sanitaires préoccupantes, comme le SRAS, le H1N1, l’Ébola et j’en passe, mais avec cette amplitude, il faut retourner aussi loin que la grippe espagnole. Historique également, car le marché boursier a connu en mars sa plus rapide dégringolade. En à peine 27 jours, du sommet atteint le 12 février 2020 au creux du 23 mars, la bourse a connu son plus rapide marché baissier (une baisse de 38,4% sur le Dow et 37,7 % sur le TSX). Il faut remonter en 1987, pour connaitre une baisse de plus de 30 % aussi rapide, entre le pic et le creux il ne s’était écoulé que 3 mois.

 

L’histoire se répète, mais apprenons de celle-ci!

Mais nous continuons à écrire l’histoire. En effet, au cours des deux dernières semaines, nous vivons un rebond pour le moins spectaculaire. En effet, entre le 23 mars et le 9 avril l’indice Dow a bondi de 27,6 % alors que le TSX augmentait de 26,2 %. Il faut remonter aux années 1930 pour connaitre un saut de cette envergure. D’ailleurs, le 24 mars fut la deuxième journée de plus forte hausse, avec une hausse de 11,4 %, de l’indice Dow. La première fut réalisée le 15 mars… 1933.  «Petit commentaire personnel, ne JAMAIS essayer d’anticiper la direction du marché, il suit ses propres règles. Retournez voir le fameux graphique qui montre la perte de rendement lorsque l’on manque les meilleures journées en bourse pour en avoir la preuve (Si vous ne le retrouvez pas, communiquez avec votre directeur investissement et retraite pour l’obtenir.)

 

L’économie est en pause… pour le moment

Une fois cette mise à niveau faite, que faire à partir de maintenant? Je vous donne l’opinion générale des gestionnaires, opinion d’ailleurs que je partage sans restriction. Ce que nous avons vécu au cours des dernières semaines est ce que l’on appelle un rebond dans un marché baissier. Rien n’a changé dans la situation que nous vivons. Disons-le franchement, nous sommes en récession et l’économie est en pause. Elle repartira progressivement dès que les distanciations sociales et mesures de confinement commenceront à être levées. Donc, ma préoccupation est simple, les investisseurs ont mis leurs lunettes roses, plusieurs ont aussi profité des nombreuses aubaines que le marché nous a offertes, quoi de plus logique.

Malheureusement, je crois que nous vivons une pause et que le marché baissier subira encore une fois un creux. Alors, quoi faire?

Voici ma suggestion, mais notez que c’est du cas par cas. Alors que le marché reculait le 23 mars dernier pour atteindre son creux, plusieurs de vos clients se sont sentis inconfortables. Il pourrait être opportun de profiter du rebond pour modifier, quelque peu, l’allocation d’actif du portefeuille alors que les pertes sont moindres. Il serait bon de privilégier les fonds moins volatiles, de favoriser des fonds d’obligations de meilleure qualité (A et plus), ou simplement de rebalancer le portefeuille pour s’assurer de respecter le profil d’investisseur.

«Bien que je ne sois pas un partisan du remodelage de portefeuille en temps de crise, je sais que l’impact de l’inaction apparente face à certains clients peut être dommageable à notre relation à long terme.» Autre point important, le client a-t-il réalisé des gains importants au cours des 3 dernières années ou prévoit-il en réaliser dans les années à venir? Si c'est le cas, l'utilisation de pertes peut être judicieuse, tout en prévoyant un retour progressif dans le marché afin de ne pas perdre le rendement potentiel lors de la reprise, car il ne faut pas douter, il y aura reprise.

 

Pourquoi une telle confiance?

Premièrement, sur une touche positive, quelques pays européens ont franchi le pic de contagion et un retour très progressif à la normale s’est entamé. De plus, la majorité des états, dont le G20, ont mis en place des programmes pour favoriser la relance économique. Au Canada, la priorité a été à ce jour de minimiser la crise auprès des particuliers et des entreprises. Également, des plans de relance, pour l’après, sont déjà en préparation. Du côté des États-Unis, ceux-ci ont mis en place un programme de 2 300 milliards pour passer à travers la crise et présentement le congrès et la Maison-Blanche négocient pour un autre plan de relance qui à ce jour pourrait atteindre un autre 2 000 milliards. De plus, la Federal Reserve Bank (FED), s’est lancée dans la bataille avec des moyens jamais vus à date. Elle va financer jusqu’à 2 000 milliards de prêts aux entreprises. Du jamais vu! Un vieil adage me revient à la mémoire « Don’t fight the FED ».

C’est pourquoi je reste optimiste face à la reprise. Ce ne sera pas une reprise en « V », mais il faut prévoir une reprise qui sera plus lente et qui ressemblera à un « U ». Malgré tout, il faut être patient et garder le cap.

Bon confinement et bon moral!

 

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

Consulter le blogue